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Interreg 30: CEMOWAS2, l'économie circulaire appliquée à la gestion de nos déchets
Catégorie Gestion des projets approuvés
Cette année, Interreg fête son trentième anniversaire en se concentrant sur trois thématiques d'intérêt pour la cohésion européenne: la jeunesse, une Europe plus verte et nous avons tous un voisin. Dans ce contexte, chaque mois, nous présenterons l'un de nos projets emblématiques liés à l'un de ces thèmes.
Ce mois-ci, nous avons discuté avec l'équipe du projet CEMOWAS 2, un projet d'économie circulaire pour la gestion des déchets.
De quoi parle CEMOWAS 2?
CEMOWAS2 est un nouveau défi au sein du concept d'économie circulaire appliqué aux compétences des collectivités locales en matière de services de gestion des déchets organiques et de sous-produits des procédés d'épuration (boues et eaux usées).
Comment vous est venue l'idée de traiter les eaux usées?
La majeure partie du territoire SUDOE est caractérisée par la pénurie d'eau, une croissance démographique exceptionnelle et des scénarios futurs de conditions importantes dues au changement climatique. La grande génération d'eau purifiée ouvre la possibilité de réutiliser cette eau. À l'heure actuelle, seulement environ 2,4% des effluents d'eaux usées urbaines sont traitées et moins de 0,5% du captage annuel d'eau douce de l'UE sont réutilisés chaque année. Le développement d'actions de promotion de l'économie circulaire est une opportunité à la fois pour réduire les déchets et leur impact environnemental, obtenir de nouveaux procédés de production plus efficaces et favoriser une utilisation rationnelle des ressources. Une gestion efficace, à la fois des déchets et de l'eau, affectera la pollution de l'atmosphère, de l'eau, du sol, la consommation des ressources naturelles et aura un impact positif sur la conservation de la biodiversité.
Dans quelle mesure la transnationalité est-elle essentielle pour ce projet? Quel rôle joue chacun des partenaires?
La principale valeur ajoutée de la coopération transnationale est la possibilité d'analyser l'applicabilité sur le territoire de systèmes de gestion efficaces qui n'existent pas dans leur environnement national. Autrement dit, nous mutualisons et profitons des expériences, des succès et des échecs d'autres territoires dans une situation similaire. Plus précisément, pour la réutilisation des eaux usées, il n'y a que des expériences prouvées en Espagne, qui sont utiles pour le développement de nouveaux projets au Portugal et pour sensibiliser les acteurs français à la nécessité de s'impliquer dans ce dossier dans un avenir proche. Pour les déchets solides, des systèmes de gestion de paiement sont développés en France (Sicoval) et au Portugal (Lisbonne) en fonction du volume de déchets produits et des expériences similaires n’ont jamais été développées en Espagne. Les régions espagnoles ont des expériences dans la collecte séparée de matière organique (Granollers, Eder) tandis qu'au Portugal (Lisbonne) et en France (Lot-et-Garonne) des expériences de traitement sur site ont été développées. Toutes ces différentes expériences, connaissances et points de vue nous permettent d'établir une synergie qui se traduira par la possibilité de catégoriser les différentes technologies et méthodes de gestion qui s'adaptent le mieux à chaque région.
Comment le projet est-il développé? Quelle méthodologie suivez-vous?
La méthodologie du projet Cemowas2 est organisée autour de 3 groupes de travail, sous la responsabilité de chaque partenaire :
- Connaître les bonnes pratiques existantes, proposer et diffuser des méthodes et outils efficaces.
- Développer des stratégies territoriales de gestion durable et participative en cohérence avec les approches systémiques de l'économie circulaire.
- Mettre en œuvre des actions de démonstration pour étudier et démontrer la viabilité technique, sociale, économique et juridique de solutions concrètes en matière de déchets organiques et d'eaux usées.
Les résultats sont-ils exportables vers d'autres régions de l'UE?
Le problème abordé par le projet a une dimension mondiale et surtout européenne, alors que toute région ou territoire coïncide par rapport aux défis importants posés par la transition vers la gestion circulaire et cherche à acquérir des connaissances et des expériences qui la facilitent. La complémentarité des approches et des compétences tant des bénéficiaires que des partenaires, couvre l'ensemble de la chaîne de valeur et des responsabilités, permettant un large transfert à tous les types d'acteurs impliqués dans les domaines thématiques du projet. Par ailleurs, la complémentarité en termes de contexte (rural, urbain, nord et sud de SUDOE) et la proximité des territoires (du niveau municipal au niveau régional) permettent de futurs transferts interrégionaux.
À mesure que vous progressez, voyez-vous des points positifs que vous ne perceviez pas au début?
Nous pouvons souligner l'amélioration des connaissances, à la fois des autres entités (avec la valeur ajoutée de la transnationalité) et des personnes. Et aussi le fait qu'un projet de cette nature nous fasse sortir de nos routines et de nos zones de confort, nous obligeant à repenser et partager des actions avec un esprit critique.
Pourquoi CEMOWAS 2 est un projet pour l’intérêt de tous?
Pour faire de l'économie circulaire une réalité dans laquelle les déchets générés soient minimisés et de nouveaux sous-produits soient produits. Un changement de paradigme est nécessaire, un paradigme dans lequel les déchets doivent devenir une ressource. Ce nouveau scénario nécessite un engagement à long terme à tous les niveaux, des États membres, des régions et des villes, en passant par les entreprises et les citoyen.
Qu'est-ce qu'Interreg vous a apporté?
La possibilité de coopérer avec d'autres entités dans un contexte supranational, en profitant des expériences des autres entités et en faisant connaître la nôtre, dans un processus enrichissant pour toutes les parties.